Mohamed Boundi
Les autorités du Maroc et d’Espagne peuvent se réjouir pleinement en cette fin d’année du positif tournant pris par les relations entre les deux pays. Contrairement aux années précédentes, les éphémérides de 2012 ne retiennent aucun incident majeur de caractère politique ou diplomatique. Ceci démontre que les relations bilatérales traversent une phase de transition et que les deux gouvernements veillent à récupérer le temps perdu à cause des tensions cycliques qui avaient ponctué la décennie précédente. Il y a deux ans, Rabat et Madrid étaient au pied de guerre à cause de l’implication des médias espagnols dans la couverture des incidents qui avaient succédé au délogement du camp Gdeim Izik dans la banlieue de Laàyoune. Seule la sagesse des deux gouvernements avait alors permis de surmonter cette crise sans causer de dégâts pour la coopération bilatérale.
L’année de 2012, qui est sur le point de finir, peut être citée comme celle de la consolidation de la confiance entre les deux pays. Plusieurs gestes et actes politiques sont à citer pour témoigner du bon moment que traversent les relations bilatérales. Il est judicieux d’en rappeler certains de ces gestes: les visites des chefs de gouvernements à Rabat et à Madrid, l’invitation solennelle des entreprises espagnoles à participer aux grands chantiers de développement au Maroc en délocalisant une partie de leurs activités vers les secteurs productifs du royaume, la participation en été dernier d’avions marocains dans la lutte contre les incendies dans les Iles Canaries et la coordination des opérations de sauvetage d’embarcations de fortune bondées de sans-papiers subsahariens dans le Detroit de Gibraltar. Au plan institutionnel, plusieurs délégations ministérielles et d’hommes d’affaires se sont déplacées dans les deux sens pour donner une forte impulsion aux relations politiques et économiques. D’autant plus, les deux gouvernements se sont félicités du bon déroulement de l’Opération -Transit et de la coopération dans le domaine des migrations.
C’est surtout au plan humain que les relations bilatérales trouvent leur véritable expression. En dépit de la crise économique que traverse l’Espagne, le nombre de marocains munis d’autorisations de séjour a atteint, à fin novembre, 854.501 personnes, soit une augmentation de 3,8% en comparaison avec la même période de 2011. Au moment où des médias ne cessent de commenter des données sur le retour volontaire des immigrés, la dimension du collectif a progressé de 31.504 personnes bien que le nombre de marocains cotisant à la Sécurité Sociale eut diminué de 5,2% pour se situer à 193.761 affiliés à fin novembre.
Au plan économique, le volume des échanges commerciaux a atteint jusqu’au septembre dernier (dernières statistiques officielles) 6,07 milliards d’euros, dont 2,21 milliards d’euros d’exportations marocaines. La balance commerciale est favorable à la partie espagnole avec un taux de couverture de 174,2%.
Ceci est le résultat du réchauffement des relations entre les deux gouvernements (nommés il y a un an) qui ne cessent de multiplier les gestes en faveur de l’entente et du renforcement de la coopération bilatérale. Ils font montre également de la volonté d’éliminer toues les aspérités et motifs qui enveniment les rapports entre les acteurs de la société civile, y compris les médias.
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