Mohamed Boundi

Après les fêtes de fin d’année, le citoyen espagnol a repris, mercredi, la vie normale avec la même impression, qui l’avait torturé durant 2012, et selon laquelle sa situation ne va pas s’améliorer en 2013. C’est l’entrée en vigueur, à compter du 1 er janvier, d’une nouvelle vague d’augmentations des tarifs des principaux services et produits de base qui va marquer le comportement des prix et de la consommation. Le pouvoir d’achat des travailleurs actifs sera affecté mais la situation de près de six millions personnes en chômage et des couches sociales vulnérables risque de se dégrader davantage.

C’est avec l’entrée en vigueur de la nouvelle grille des prix de certains services et produits de grande consommation tels les transports, l’eau et l’électricité, que 2013 s’ouvre sur une mauvaise nouvelle pour les bourses des citoyens. Les hausses tarifaires auront par conséquent un effet boomerg qui va secouer l’ensemble des activités et les prix d’autres produits et provoquer davantage d’usure du pouvoir d’achat de l’ensemble de la population.

En détail, le reçu mensuel de l’électricité émis sous la dénomination « tarif régulé » et concernant 17 millions de ménages et Petites et Moyennes Entreprises (PME) augmentera de 3% en moyenne avec la possibilité d‘appliquer d’autres majorations du tarif suivant le nouveau mécanisme de « péages progressifs de l’électricité » qui pourront atteindre 7%. Grace à cette mesure, les recettes de l’Etat augmenteront de 280 millions d’euros, selon les prévisions du ministère de l’industrie.

A Madrid, par exemple, le prix de l’eau augmente de 4,2%, l’impôt sur les biens immobiliers progresse de 6,9% et les droits de parking de véhicules des résidents sont majorés de 2,47%.

Parmi les augmentations généralisées dans l’ensemble du territoire espagnol, les conducteurs de véhicules doivent payer 2,4% de plus pour pouvoir circuler dans les autoroutes dépendant de l’Etat de 3,3% de plus dans celles relevant de la gestion des gouvernements régionaux.

Les tarifs des transports ferroviaires ont subi des augmentations moyennes de 3% alors que les prix du billet d’autocar interurbain subissent une hausse de 6,07%. Le transport aérien n’a pas été non plus épargné puisque les taxes aéroportuaires ont globalement augmenté de 47%, ce qui se traduit par une charge de 0,8 euro par voyageur. Les tarifs des postes ont de leur côté connu une hausse moyenne de 2,95% au moment où les abonnements téléphoniques pourront aussi être majorés par les operateurs.

Toutefois, l’exigence de verser un euro par ordonnance médicale prescrite par le médecin de la Sécurité Sociale, est en vigueur à Madrid à compter du 1er janvier. C’est une mesure, déjà appliquée en Catalogne, est accueillie comme un coup de massue par les retraités et les patients aux moyens limités.

Ce qui est surprenant en Espagne est que les augmentations des tarifs varient d’une communauté autonome à l’autre. De même, le gouvernement a décidé d’éliminer les dégravations fiscales pour acquisition d’un nouveau logement. Les acheteurs doivent payer désormais une Taxe sur la Valeur Ajoutée de 10%, soit 6% par rapport à 2012.

En face, les salaires des fonctionnaires vont être gelés, le Salaire Minimum Interprofessionnel Général (SMIG) sera majoré de 0,6% pour se situer à 645,3 euros (contre 641,4 euros l’exercice précédent). Les pensions des retraités de moins de mille euros progresseront de 2% alors que le reste de 1%.

Les citoyens d’Espagne, autochtones et étrangers, n’ont pas été surpris par la cascade d’augmentations des prix et services. Dans son bilan de l’action de son gouvernement, fait le 28 décembre, Mariano Rajoy avait rappelé que « nous avions introduit des ajustements des recettes et dépenses pour compenser un déséquilibre de 30 milliards d’euros ». S’agissant de 2013, il a mis en garde contre le fait que les citoyens « auront à faire face à une année très dure ». Les nouvelles augmentations tarifaires font partie de cette pessimiste prévision.

 

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