Mohamed Boundi
Le pessimisme s’empare de la majorité des sans-emploi en Espagne devant l’absence de bonnes perspectives de récupération du marché du travail en 2013. C’est le sentiment qui se dégage d’un sondage d’opinion sur la situation en Espagne en 2013 pour 60,9% des personnes.
Les chômeurs représentent actuellement la triste image d’une Espagne faute d’indices fiables en perspective d’un prompt redressement de la situation économique. De même, 68,3% des personnes interviewées souhaitent conserver leur emploi cette année, indiquent les résultats du baromètre de décembre 2012 publiés par le Centre d’Investigations sociologiques (CIS), un organisme public.
Pour les 60,9% des chômeurs, il y a “peu” ou “rien” de concret quant aux possibilités d’accéder à un emploi au cours de cette année. Ceci n’empêche, de l’autre côté, que 29,2% des sans-emploi ne perdent pas espoir considérant qu’il est « fort probable » qu’ils rencontreraient un emploi.
En face, 22,3% des travailleurs en activité craignent qu’il est « probable » de perdre leur poste d’emploi.
Le sondage d’opinion, réalisé révèle d’autre part que 42,5% des personnes interviewées assurent que l’année 2012 n’était pas mauvaise pour elles alors que 3,4% croient qu’elle était plutôt « très bien ». De même, 34,5% estiment que la situation ne changera pas en 2013 contre 20% qui pensent le contraire.
Toutefois, 71,3% des personnes n’hésitent pas de mettre en garde contre le fait de faire plus de sacrifices pour pouvoir vivre dans de meilleures conditions dans l’avenir. En même temps, 65,2% invitent à avoir confiance en l’avenir alors que 58,5% parlent d’un futur incertain.
Invités à citer les trois principaux problèmes auxquels est confrontée actuellement l’Espagne, les 2.480 personnes interrogées citent le chômage (77,1%), les problèmes d’ordre économique (39,5%) et les partis et hommes politiques (29,8%). D’autres problèmes sont par la suite mentionnés telles la corruption et la fraude (17,2%) ou la santé (12,9). La question de l’immigration a été à peine mentionnée (2,6%).
Les trois principaux problèmes qui viennent en tête sont en fait ceux qui conditionnent la vie socio-économique et drainent davantage d’intérêt aussi bien des acteurs sociaux que politiques. Le chômage est sans conteste la principale préoccupation de la société pour affecter plus de 4,8 millions de personnes qui survivent grâce aux allocations chômage. Il touche aussi les catégories sociales les plus vulnérables tels les jeunes, les personnes de plus de 45 ans, les femmes et les immigrés.
Les problèmes économiques sont intimement liés au marché du travail et donnent du fil à retordre au gouvernement qui a dû recourir à des réformes drastiques pour réduire le déficit public, réaménager le système fiscal et augmenter les impôts et la taxe sur la valeur ajoutée. Du coup, le pouvoir d’achat des catégories sociales vulnérables a diminué.
Le comportement des hommes et partis politiques préoccupent également du fait que le changement de signe au gouvernement n’a pas été accompagné de solutions aux problèmes majeurs de la société. Au contraire, le public suit via télévision en direct chaque mercredi matin les altercations au congrès des députés entre les membres du gouvernement et les parlementaires des partis d’opposition qui finissent généralement sur l’échange d’accusations sans atteindre un consensus concernant les grandes questions nationales.
Pour le citoyen en Espagne, la fraude de tout genre et la corruption est un mal social qu’il faut extirper. L’implication de maires et hommes d’affaires dans des scandales de corruption est également largement suivi dans les médias et dénoncés publiquement dans les réseaux sociaux.
Enfin, la santé préoccupe une grande partie de la population à cause surtout des mesures d’austérité introduites dans le système sanitaire, la privatisation de la gestion de certains établissements hospitaliers et l’exclusion des immigrés en situation irrégulière des services de santé primaire.
Il est enfin utile de relever que la question de l’immigration se situe en bas de la liste des problèmes de l’Espagne pour être citée uniquement par 2,6% des personnes interrogées.
